Marianne Villiere

Durant un Master à l’Ecole Nationale Supérieure d’Arts de Nancy et à présent à la Haute Ecole d’Art et Design de Genève, elle s’engage dans une démarche questionnant l’espace urbain quotidien et nos démarches. Dans un environnement de plus en plus aride, les corps sont pensés plus que vécus. Et cela se rapporte à nos codes sociaux, au delà du vestimentaire.
C’est en étant confronté aux soit-disant « manif. pour tous » qu’elle décide de rediscuter les archétypes conservateurs de la famille, la dominance de l’hétérosexualité. C’est donc pour défendre la richesse de la diversité des corps, du corps social dans sa pluralité que les tenues vont être portées – vont détourner ces produits : http://boutique.lamanifpourtous.fr/index.php. Parce qu’actuellement en France, les débats, virulents et malmenés, autours de la question du genre font peur; il est grand temps de soutenir des projets comme TRANSfashion. L’arc-en ciel doit mordre!
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Nicole Murmann

 

Nicole Murmann, née en 1983,vit et travaille, à Lausanne, en Suisse . Dans ma pratique artistique, le corps, mon corps est souvent mis en jeu, comme support à ma pensée: il est une partie intégrante de ma pratique. Soit à travers mes performances, soit part d’autres moyens dans des installations, des textes, des broderies ou des dessins. L’autre aspect de mes recherches se situent dans l’interaction avec les autres. D’autre part, mes recherches sont toujours accompagnées de lectures diverses, selon le contexte dans lequel s’insère mon travail et en rapport à la thématique abordée. Lorsque je pense aux vêtements, je fais les liens suivants : corps, codes, uniformes, sport, hiérarchies, pouvoir, politique, genre, identité, représentations, culture, orient, occident, peau, matières, références, queer, manipulation. Lorsque je pense au corps et aux représentations, je repense à mon travail : “détournements“, qui relate d’un échange de mail entre moi et un inconnu, un extrait : “Bonjour, je comprends cela est aussi pour moi. Je pensais plus une image sexy pour commencer. Pour moi c’est important, cela peut me libérer et ainsi enlever une gêne. Car si on travaile ensemble, poser la première nu est aussi gênant pour moi, avec la photo faite avant par mail cela peut être bien pour les deux, je pense. En plus ce serait une première pour les deux ? Je vous laisse me redire. Je suis sincère.“ J’ai également fais une série d’autocollants à ce sujet : “LGBTIQ“, “IELLES“ et “Un homme décide ou non de porter la virilité“.

N. Murmann

nicolemurmann.com

Mathias Pfund

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Je m’appelle Mathias Pfund et je suis étudiant en arts visuels à la haute école d’art à Genève (fin de cycle bachelor).
En marge de mon travail d’atelier (qui se constitue essentiellement d’objets maladroits en chocolat ou en papier mâché) j’apprécie surtout me confronter à des sujets en tant qu’outsider, je trouve cela extrêmement stimulant. Mes intérêts sont assez divers et bien que je me sente a priori  assez peu proche de l’univers de la mode (dans son histoire et ses références), je suis ravi d’envisager ce défilé comme un contexte de production en décalage avec mes hypothèses de travail habituelles. Les questions liées au genre constituent une surface très vaste à parcourir (il y’a par ailleurs en ce moment un cycle de conférences assez pointu à l’université sur cette thématique) et je considère cet événement comme une occasion d’offrir un regard subjectif et intuitif sur le sujet. Dans mon processus de réflexion j’essaie toujours d’hybrider mes références en allant par exemple chercher des réponses formelles dans d’autres champs du savoir ; ceci permet d’injecter de nouvelles dialectiques et d’échapper à une lecture unilatérale de l’objet produit.
Je me réjouis de tous vous rencontrer et d’échanger nos idées.

Mathias.

Evy Allegri

Dans mon atelier à Genève, j’explore depuis environ 5 ans divers matériaux recyclables.J’expérimente et tente de rendre plus « belle » – moins moche- notre
consommation excessive.La transformation m’intéresse tant sur le point artistique qu’écologique ou avant-gardiste. Avant-gardiste!! oui..car dans la transformation il faut oser innover, créer et penser différent, oser et progresser dans le positivement…positif. En toute subjectivité. Au-delà des apparences, se cache le Vrai, le Beau. Ce que l’on voit ne reflète pas toujours ce qui est. Dans mon travail je m’applique à transformer les déchets en objets. Métamorphoser, changer, modifier,corriger, déformer, renouveler, remanier, bouleverser, transformer, transfigurer…. »transmoder »?!…
Pourquoi pas ?!…

EvyPortraitNBeffet
Participer, échanger, rencontrer, découvrir, apprendre et …grandir toujours. Bousculer et faire tomber les clichés. Se laisser vivre et être qui l’on est
Dans l’apparence comme dans l’esprit. Sans se soucier des regards car ils ne jugent pas!!!!
Être qui on est et en être fière,

la bouteille plastique se transforme en fleur et la chenille en papillon

RENAISSANCE

Soyons fous…trans formons le la MOnDE .

TRANSfashion Aventure Geneva

Les idées foisonnent et se bousculent……

 

http://www.evyallegridesign.ch

Annia Diviani

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J’envisage la mode comme une signature sociale et identitaire. Je pense qu’il y a souvent des conflits internes entre la manière de nous vêtir à comment nous nous percevons et ce que nous nous «devons » de re-présenter pour autrui. Les contraintes ne sont pas les mêmes pour tous, de la pression esthétique ou morale aux exigences d’un travail, il y a plus d’une raison d’oublier de se ressembler et de finir perdu dans les dictats d’une mode que j’estime agressive et trop genrée .Nous sommes un peu tous des Dr Jekyll confrontés à notre Mr Hyde

Le projet Transfashion, c’est penser l’apparition, c’est concevoir l’habit comme un « véhicule » identitaire. Et ce véhicule est trop souvent le fruit d’héritages contestables ( Et les princesses dans leurs belles robes roses vêtues) aliénés de normes que nous n’avons pas choisis, et qui nous stigmatisent dans des rôles bien définis depuis notre enfance. Et puisqu’il faut se recréer et se re-transformer, le faire avec des objets recyclés est une contrainte qui offre le recul nécessaire pour envisager l’habit comme une œuvre d’art non fonctionnelle mais poétique : une incarnation. Ce projet est l’occasion de rencontrer d’autres artistes ou créateurs animés par ces mêmes sensibilités, et d’habiter ensemble une réflexion par les moyens de l’art.

Je suis convaincue que toutes expériences artistiques peut mener à des changements sociaux ou esthétique, c’est pourquoi j’ai engagé mes études dans cette vocation. Dans mon travail, j’aborde l’Imaginaire comme un territoire en péril qui dépend de notre capacité à voir, percevoir et se fabriquer des mythologies que nous rendons réelles afin de pouvoir les accepter. L’Art peut-être cette « parfaite machine de guerre » comme le dit  l’écrivaine et féministe Monique Wittig, et bien cette fois ce sera « Transfashion » comme superbe Cheval de Troie.

Annia Diviani

facebook 

Marie THEIS

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J’ai crée ma marque de prêt à porter en 2009. Mon travail s’inscrit dans la recherche de l’essentiel, explore toutes les formes possibles de la représentation de soi. Le corps, sa perception, ses révolutions, son histoire. Instinctivement, j’exploite les images fortes des costumes traditionnels du monde pour y imprimer mon propre code : celui de la femme, dans ce qu’elle a de plus créatif et identitaire.Le résultat échappe, j’espère, aux pièges du simple folklore ou de la reproduction anecdotique. Je travaille seule, de manière artisanale et m’attache à produire des pièces uniques de grande qualité tant dans le choix des matières premières que dans les techniques de réalisation.
Parallèlement, je crée une gamme de basiques que je produis moi-même en mini-séries. J’ai souvent travaillé pour le spectacle et la dimension chorégraphique, lyrique ou théâtrale est très présente dans mes créations. J’utilise des tissus de fabrication française, pour la plupart, achète des fins de stocks d’usines françaises qui se délocalisent. Le choix des matières premières est essentiel pour moi et répond à une éthique qui m’est chère : ne pas utiliser de produits issus de l’exploitation humaine et tenter de sensibiliser ma clientèle aux valeurs d’une production locale et respectueuse.
La prochaine étape de mon parcours sera l’ouverture d’une boutique à Grenoble où d’autres artistes seront invités à exposer leur travail autour d’un lieu vivant et coopératif.

portrait Marie

Mon intérêt pour la Transfashion résistance est motivé par la volonté de partager la passion de mon travail et d’échanger avec d’autres artistes.
Le regard extérieur est constructif et permet d’avancer . Le vêtement véhicule une identité. Il est un moyen d’expression privilégié, qu’on le manipule de
manière active ou passive.Dans une société hyper-codifiée, où l’on considère souvent notre propre corps comme un ennemi parce que ne répondant pas aux canons de beauté ou de la normalité, les obstacles sont nombreux pour arriver à assumer cette identité et s’exprimer librement à travers elle. Trop souvent on ne s’habille pas comme on est mais pour dissimuler ce que l’on est.
En m’inspirant des sociétés traditionnelles, dans lesquelles il existe encore une tradition du costume encrée depuis des centaines d’années, reposant sur des savoir faire ancestraux ( l’Afrique noire, l’Asie, l’Amérique du Sud, l’Inde…) j’essaie de créer un vêtement universel où chacun se retrouve d’une manière ou d’une autre, non pas dans la neutralité mais au contraire, dans la multitude…en gardant cet esprit « couture » qui m’est cher.

Bousculer les genres, pour moi, c’est amener un individu à être touché sans le vouloir, par des références identitaires opposées aux siennes, à priori.
Faire tomber des résistances. Mélanger les genres, bien au-delà du féminin/masculin, c’est amener un individu puiser aussi dans d’autres références que les leurs pour en créer de nouvelles et s’enrichir. Engager une ouverture.

http://www.marietheis.com
la-filoche@wanadoo.fr / 06.61.73.40.49